Créativité vs productivité

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Se lancer dans le grand bain de l’entrepreneuriat demande audace et courage. Une fois le grand saut fait, nous faisons le plus souvent face à nous-mêmes et aux mécanismes hérités de notre éducation, de notre environnement et de notre société. Nous nous retrouvons alors à faire de la productivité un objectif et non un moyen. Créer plus d’offres, produire plus de contenu, rencontrer plus de personnes, etc.. Ce schéma soutenable un temps peut engendrer des troubles jusqu’aux burn-out. À mes yeux, la productivité toxique est l’ennemi de la créativité et d’une communication captivante et impactante.

Dans cet article, je vous invite à explorer d’autres sentiers pour développer votre entreprise en accord avec vote Vision sans tomber dans les travers de la hustle culture.

Plus vite, plus haut, plus fort : l’héritage de la hustle culture

Avant toute chose, définissions la hustle culture.

Symptôme maladif de l’apogée du capitalisme des années 80, la « hustle culture », aussi appelée « burnout culture » ou « productivité toxique », désigne le fait de travailler excessivement, avec cette idée qu’il faut travailler constamment pour réussir ou pour être légitime. Notez ici que la légitimité d’être aimé, d’être reconnu par ses pairs doit être méritée par le niveau de sacrifice que l’on fait pour son travail.

La capacité à faire passer son travail avant tout devient alors une qualité et le surmenage est glorifié. Plus vous êtes débordée, plus vous êtes légitime.

On la retrouve aux États-Unis, mais également dans les pays d’Extrême-Orient tels que le Japon, la Chine ou encore la Corée où l’effort de travail est perçu comme une contribution au collectif et à la nation. Ce constat est un résumé pour l’article afin de faire un tour d’horizon du fonctionnement de la productivité toxique, mais il est évident que la question est plus complexe.

Cette productivité toxique est une conséquence du système de surproduction et de surconsommation capitaliste, dans lequel le profit et la production passent avant l’individu et son bien-être.

Après des décennies de productivité effrénée, les pays développés se réveillent quant aux conséquences de la chasse au toujours plus sur la santé physique et mentale des individus ainsi que sur l’environnement.

La productivité toxique dans l’entrepreneuriat

À la productivité toxique, je vous propose l’antidote de la quête de la créativité. Copier-coller des rythmes ou des méthodes sans les adapter à vous-même ne vous aide pas à créer un environnement de travail bénéfique. En écoutant votre créativité plutôt que la productivité, vous allez suivre votre énergie et votre propre évolution, sans attendre d’être épuisée pour vous recentrer sur vous-même.

Redonner ses lettres de noblesse au self-care

Bien avant d’être une tendance, le care est d’abord un courant de philosophie morale rattaché au féminisme.

Le self-care quant à lui est hérité des mouvements des droits civiques et en particulier des Américaines noires activistes qui ont beaucoup œuvré pour ce concept médical à son origine rapidement devenu un acte politique. Pour introduire rapidement le sujet, le self-care (ou autosoin ou soin de soi) est né du constat que les systèmes de santé étaient fondamentalement racistes et sexistes. Autonomiser sa santé autant physique de mentale, c’était donc s’émanciper de l’emprise d’institutions qui les rejetait. Les Black Panthers ont contribué au développement des pratiques de care et de self-care à l’aide de programmes dédiés.

Ensuite, le bien-être global et une approche plus positive de la santé sont apparus toujours dans l’idée de l’autonomie de soin. Les années 90 ont vu l’explosion du bien-être marketé, des salles de fitness et des régimes healthy.

Aujourd’hui, le self-care est partout. Des coachs aux bombes de bains en passant par les blogs militants lgbtqia+ qui partagent leurs pratiques.

Il prend également place dans la vie des entrepreneures. Le soin de soi est un pilier central à la pérennité de notre activité. Il permet de conserver une bonne santé mentale et physique tout en créant un espace pour la créativité de se dévoiler.

Vous êtes le moteur de votre entreprise, la seule chose que vous ne pouvez déléguer est votre approche unique et votre créativité. Pour insuffler la vie à vos aspirations et créer un véritable impact, il est alors impératif de prendre réellement soin de vous.

Le self-care pour les entrepreneures peut prendre de nombreuses formes. L’objectif est de vous reconnecter à vous-même, pour recharger votre énergie. Vous pouvez ainsi :

  • instaurer des rituels dans votre journée de travail pour vous mettre dans le bon état d’esprit ;
  • prendre de véritables jours de repos où vous mettrez complètement le travail de côté ;
    créez un cadre pour que vos clients ait accès à vous à des heures précises afin de ne pas vous retrouver dans le rush des réponses à toutes les sollicitations
  • préparer des modèles de réponse de refus aux sollicitations afin qu’elles soient prêtes lorsque vous en aurez besoin
  • créer un espace de travail agréable en accord avec votre énergie ;
  • mettre une limite à votre temps d’utilisation des réseaux sociaux, surtout si vous voyez que vous avez tendance à vous comparer négativement à ce que font les autres ;
  • vous faire accompagner par une professionnelle thérapeute ou psychologue
    ne pas chercher la perfection ou être trop exigeante, mais trouver un équilibre entre rigueur et souplesse.

Comprendre son fonctionnement propre

La connaissance de soi et de son fonctionnement permet de se créer un quotidien entrepreneurial adapté.

Lorsque l’on remet l’accent sur la nature cyclique du temps, des projets, des saisons et du fonctionnement humain, on peut alors envisager la création sous un autre angle. Ainsi, on sort de l’injonction à la linéarité pour embrasser les diverses phases qui se présentent à nous au cours d’une journée, d’un mois ou d’une année.

Il existe une multitude d’approches pour comprendre son fonctionnement, depuis l’étude de son chronotype jusqu’au journaling.

Je vous invite à prendre le temps de faire vos recherches pour trouver de quelle manière vous souhaitez comprendre votre propre fonctionnement.

Pour ma part, l’observation quasi quotidienne de mon cycle menstruel a été une révélation. Je pèse mes mots. J’ai pu analyser comment les différentes phases influaient sur ma créativité, ma productivité et mon inspiration.

Ces quelques mois d’observation, de croisement des données et de prises de notes ont permis de me libérer de la pression constante de devoir produire et créer de manière régulière et ininterrompue. J’accueille plus aisément les périodes de repos, de creux et de non-inspiration, car je sais qu’elles reviendront. Je vous ai rédigé un article sur le sujet en faisant un parallèle avec les archétypes.

S’essayer au deep work

Travailler efficacement n’est pas automatiquement synonyme d’« être débordée », bien au contraire.

Le Deep Work est une technique de travail qui peut vous aider à remettre votre créativité et votre énergie au centre de votre organisation. Ce concept, inventé par Cal Newport (dont vous pouvez lire le livre pour plus de détails — Deep work : retrouver la concentration dans un monde de distractions), propose de caler des blocs de temps pour vos tâches les plus importantes, en supprimant les distractions pendant ce laps de temps.

En décidant quand, où et comment vous allez effectuer telles tâches, et en coupant les distractions, vous allez vous mettre dans une bulle où vos capacités cognitives et votre créativité pourront s’exprimer pleinement. Vous allez, ainsi, également ritualiser vos tâches les plus importantes, en créant un univers favorable à la concentration, pour travailler efficacement.

En déterminant des temps de travail forts, le Deep Work vous aide aussi à trouver un meilleur équilibre dans votre vie. Vous savez quand votre attention doit être consacrée à votre travail, pour le quitter plus facilement et profiter de votre temps libre.

Cet article impromptu se veut être un témoignage qu’il est possible de faire les choses autrement. C’est également une invitation à ralentir et à prendre du recul sur les injonctions omniprésentes à la productivité. Entreprendre ne veut pas forcément dire s’épuiser au travail et faire passer son entreprise avant tout. Même si votre activité occupe une grande place dans votre vie, et que ses enjeux sont importants, trouver l’harmonie est la clé d’une entreprise pérenne. Chercher à travailler efficacement en écoutant votre créativité plutôt que de tomber dans la productivité toxique vous aidera aussi à construire une entreprise alignée avec votre individualité, pour servir votre épanouissement personnel.

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